Aujourd’hui je suis méchante. Et sans coeur. :'(
Il n’y avait aucun sentiment de mon côté, je ne lui demandais rien, c’est dire, je n’avais même pas pensé que je pourrais un jour sortir avec lui. C’était venu comme ca, il m’avait demandé, j’avais dis oui. Pof. Ca m’est tombé dessus, un soir de printemps. Et je dois vous dire que ca m’a fait mal.
Enfin bon, je ne ressentais rien pour lui, peut être à part de la répugnance des fois, j’en suis même venue à me demander si j’étais lesbienne, ou si c’était juste lui qui me dégoûtait. Je me suis demandée si j’étais normale, non pas que je considère l’homosexualité comme une aberration de la nature, mais, je n’avais jamais eue l’impression d’être attirée par autre chose que les garçons. Je me suis posée tout plein de question. D’autant plus qu’une de mes amies semblait le trouver plus qu’attirant. Alors bon.
Je l’ai quitté. Ca m’a fait un bien fou, comme si on m’enlevait un poids, et toutes mes questions sont parties avec lui.
Des fois je me demande encore comment j’ai fait pour sortir avec lui, pour le supporter. Il se droguait plus souvent qu’il n’osait me l’avouer car il savait ce que j’en pensait, et il considérait les filles comme des objets d’utilisation courante qu’on se passe entre copains. Alors que j’étais encore avec lui, un de ses copains lui avait dit qu’une fois qu’on serait plus ensemble il sortirait avec moi. Et ils trouvaient ca tout à fait normal. Beurk.
Quand je pète un câble, ca m’arrive même de commencer à hurler que j’ai perdu deux mois de ma vie avec le pire des… mangeurs de moineaux. Et encore, je suis polie.
Deux mois, j’ai passé deux mois avec lui, à le regarder en coin pendant les cours, à lui sourire, à ce qu’on se voit et tout ce qui va avec… Deux mois, 8semaines, environ 60jours, 1440heures, 86400minutes et je vous fait grâce des secondes parce que je suis de bonne humeur. Je crois que j’aurais mieux fait de devenir nonne, ca m’aurait évité d’être épiée par son… mangeur de moineaux de meilleur ami, qui essaie de tout savoir, de ce que je mange le matin, à la façon dont je me coiffe, en passant par les gens que je fréquente.
Ou alors je débarque chez lui et je lui fait exploser la tête. Ou alors je le torture avec tout plein de trucs bien pervers. Ou alors je l’oublie.
Mais ca c’est moins drole.
Et pis ca va être difficile, à chaque fois que je le croise dans le lycée et qu’il me regarde de façon insistante, avec ses yeux de cocker battu ayant survécu à la guerre des boutons, son air désinvolte et son blouson en cuir, je suis prise d’un fou rire, qui peut durer plusieurs heures.
Souvenirs souvenirs ;) …