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Un jour les kalachnikovs lanceront des fleurs.
18 août 2007

#67 Le chat dans la machine à laver.

Je rigole plus là. Ma vie est bourrée de couleurs depuis hier soir, bourrée de gens vêtus de fripes, qui boivent et fument en refaisant le monde. J’ai eu beau rire plus hier soir qu’en un mois, c’était très sérieux tout ça. On se serait cru autre part, loin, dans un pays qui n’existe pas encore, où la musique est douce et joyeuse, où les conversations nous mènent au petit jour et où la vie est si simple.

Je fais des phrases longues parce que je suis fatiguée. Je n’ai pas dormi la nuit dernière. J’ai parlé, parlé, parlé, l’alcool nous rendant volubile. J’ai parlé encore, au milieu des fumées d’une vingtaine de cigarettes. A des gens autres. Qui m’ont charmés.
C’était hors du temps, hors des lieux, et j’ai du mal à décrire. Il y a tant de choses à dire, justement. Trop. Je ne sais pas par où commencer, c’est peut être ça, qui fait que cette soirée fut merveilleuse, indescriptiblement parfaite.

Il y a eu le début, quand les langues se délient au fil des verres.
Revoir des gens qui nous fascinent sans qu’on les connaisse. Et d’autres qu’on aime. Les deux.
Les heures de discussion. Avec Le Grand. Avec Théo. No’. Cha. Et Lui.
Ses yeux, sur le balcon, le canapé, un peu partout, je ne voyais qu’eux.
Son sourire caché derrière une clope, son regard si franc quand il joue le macho pour m’énerver.

Ses soupirs quand on évoque des sujets douloureux, son rire quand je les détourne.
Cette chanson dont je ne sais ni le titre ni le chanteur, qu’il m’a faite écouter.
A chaque silence, un nouveau voyage, une longueur d’ondes.
Les étoiles, encore une fois. Elles me poursuivent.
Tous ces trucs gentils, dits à demi-mot, tout bas.

Puis tout le monde dort, sauf trois pelés et deux tondus. Alors on a fait des crêpes, à quatre heures, juste pour nous. Puis à  six heures, partir sur les routes dans des bagnoles qui avancent à peine.
Rouler vite, se faire peur, en rire. C’est con parfois de se sentir vibrer.  Le lever de soleil sur la levée, l’herbe mouillée et les tentatives désespérées de communication avec les oiseaux, poissons et autres êtres vivants (pêcheurs compris).
Les petites cuillères bizarres de Morta, qui servent à touiller le café.
Mes cinq sucres rituels.

Et puis le lendemain, tout ranger, tout effacer. Les gens qui partent, les promesses de « s’en refaire une ». The Island, avec les survivants de la nuit. Et le reste, mais après j’étais morte, alors j’ai du mal à me souvenir.

Ce n’était qu’une soirée, ce n’était qu’un état d’esprit, d’une fille comblée qui tombe de sommeil. D’ici demain matin, beaucoup de choses auront changé, y compris le  « Lui ». Mais en attendant, j’écris alors que je me souviens encore de tout, parce qu’hier soir j’ai été heureuse. Pour de vrai de vrai. 

L'autre, jusqu'à demain.


PS: En fait, la chanson, c'était "La Lettre", de Renan Luce.

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